dimanche 9 septembre 2007

"Faites-moi une affiche !"

Combien sommes-nous dont le sang n'a fait qu'un tour en entendant cette injonction de la bouche d'un directeur trop candide qui pensait que le travail de son chargé de communication commençait par là ?
... et comme nous avions tort de nous offusquer ainsi. Un temps de réflexion aurait pourtant suffit à nous édifier. D'abord, nous nous serions dit que, si un directeur le demande, ce n'est sûrement pas pour rien. Un directeur n'a-t-il pas souvent (toujours ?) raison ?
Et puis quoi, réfléchissons un instant et interrogeons-nous avec lucidité et sincérité : aurions-nous eu la même réaction indignée si, au lieu d'une affiche, il nous avait demandé de lui créer un blog ? Sincèrement ? Non, force est de nous l'avouer.
Et pourtant un blog n'est pas plus malin à créer qu'une affiche, s'il ne correspond pas à l'aboutissement réfléchi d'une analyse qui reste la même à l'heure d'internet : pour faire quoi ? dans quel objectif ? pour dire quoi ? et à qui ?
Le comment, lui, n'est qu'un détail qui n'a au fond que peu d'importance. Nous y reviendrons.
Mais en attendant, sil l'on me demande : faites-moi une affiche ! je répondrai... "faut voir".

Sinon, j'ai dégotté pour vous deux initiatives qui valent le détour : la première appartient à un expert du domaine social qui "bloggue" sur la santé et son organisation. C'est passionnant et très bien informé. Vous le trouverez sur alavotre.blog.lemonde.fr
La deuxième vient de la courageuse initiative du Medef qui, à l'occasion de sa récente université d'été a fait appel à une soixantaine de bloggueurs pour couvrir l'événement. Gonflé, mais sans doute payant en termes d'image. Et intéressant sur le fond, vous le découvrirez sur jouer-le-jeu.fr

A bientôt et Arnaud, on pense à toi. Bon courage !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Pierre,
Quelle bonne idée d'aborder ce thème si emblématique de "Faites moi une affiche", cette harangue qui d'emblée fait frémir le poil pourtant dru (chez certains) et le sang déjà épais des chargés de communication qui croyaient avoir un vrai métier, voire une technicité particulière, dans ce monde où désormais tout communique ... et bien souvent "à l'insu de son plein gré".
Les jours passent et les interlocuteurs de plus en plus nombreux dans nos organismes, demandent : affiches, flyers, dépliants, vidéos, campagnes de pub, relations presse, blogs, forums ... bref, les moyens importent peu, nous sommes d'accord.
A la simple question de "Quel est votre objectif ?" ou "Quelle est votre cible ?", sans parler de "C'est quoi ton problème ?", question qui pourrait effectivement être mal comprise, les demandeurs ressentent comme une mise en cause de leur "être". Notre vocabulaire est-il trop guerrier ? A défaut de vouloir ou de pouvoir nous interposer comme simple "régulateur" de leur "paraître", il faudra donc bien souvent nous contenter de nous remettre à notre place nous-mêmes ... C'est ainsi que nous rentrons dans le schéma "Le Directeur a toujours raison". C'est ainsi aussi que les communicants deviennent témoins et acteurs d'un naufrage annoncé. Pour couronner le tout, on nous demande d'évaluer un plan d'action, ou une action, qui d'après nos "négligeables" connaissances était voué à l'indifférence, à la désapprobation, voire au rejet total de la part du public visé (et pourtant nous avons tous appris que pour rattraper une bourde de com, il fallait mettre les bouchées doubles et plus ...). Dans ce contexte, je ne vois guère d'autre solution que l'honnêteté la plus complète par rapport à nos commanditaires dans nos interventions de conseil en com. Nous n'en serons pas considérés comme plus aimables, voire vus comme des "chieurs", et probablement pas "nominés" sur les listes des bénéficiaires de points de compétence, mais après 20 à 25 ans de métier, nous pourrons éventuellement être considérés comme des professionnels ... lorsque l'évaluation des plans de com deviendra un exercice incontournable.
(j'vais passer pour une bêcheuse, là ?)
Sinon, pour les news de la toile, sans prétendre à ton talent de bloggueur, Pierre, j'aimerais simplement indiquer le site d'"arrêt sur image" pour les éventuels fans de l'émission
(sur http:arretsurimages.net/
et l'article de Schneidermann sur les sites de "vies secondaires". lol.
Vive le pluralisme !
Amicalement,
Chris

Anonyme a dit…

Bonjour,
Premiers pas sur ce blog... Pour intervenir sur un sujet qui me tient à coeur... avec un exemple (vécu !)pour illustrer cette étape "strat de com" si nécessaire et si peu reconnue, notamment dans les services publics:
Une préfecture débordée par les venues de demandeurs de passeport dans son accueil contacte une agence de com pour revoir la signalétique et l'organisation de ses accueils. Les "communiquants" réfléchissent (si, si)et proposent à la prèf d'analyser les causes de cette affluence chronique. Etude faite, elle propose, plutot que revoir les accueils, d'effectuer à la fin du premier trimestre une campagne (presse locale, affichage ciblé, actions de partenariat)pour anticiper et étaler dans le temps les demandes des précieux sesames pour voyager... Résultats : des accueils désengorgés et des agents d'accueil heureux avec une charge de travail mieux répartie dans le temps... CQFD... C'est si dur de faire comprendre l'importance de ce recul et de cette analyse dans nos organismes...
Laure (du 9-3)

Anonyme a dit…

@Laure : vous avez vécu ce qui est devenu courant : l'apport extérieur a plus de poids que la force interne. Même si vous êtes la meilleure chargée de com du monde, dans certains milieux, votre parole ne vaut rien face à "l'expert" venu d'ailleurs.